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Trois femmes

1924

(Three Women). Avec : May McAvoy (Jeanne Wilton), Pauline Frederick (Mme Mabel Wilton), Marie Prevost (Harriet), Lew Cody (Edmund Lamont), Willard Louis (Harvey Craig ), Pierre Gendron (Fred Armstrong). 1h23.

A New York, Mabel Wilton est une veuve richissime qui attire les regards d'un aventurier mondain, Edmund Lamont, criblé de dettes, qui voudrait bien l'épouser. Celle-ci fait tout ce qu'elle peut pour paraître plus jeune. Mais, sa fille de 18 ans, Jeanne, rentre précipitamment de Berkeley. Lamont s'intéresse alors à la fille, richement dotée...

Pour son troisième film en Amérique, Lubitsch délaisse la comédie pour le mélodrame.

Les rapports entre Mrs Wilton, sa fille et son amant sont tissés de main de maître par Lubitsch. Chaque personnage découvre les rapports entre les deux autres au fur et à mesure.

Mrs Wilton est une femme d'une quarantaine d'années qui lutte contre les outrages du temps au point de délaisser sa fille. C'est un personnage à priori pas très sympathique. Elle est en fait victime d'un système où la femme doit rester jeune et désirable. Le séducteur mondain et cupide est dépourvu de qualités : il ne s'intéresse qu'à l'argent, aux filles et n'hésite pas à faire chanter son ex-maîtresse. La fille crédule et innocente est jouée par May McAvoy dont la petite taille convient bien à son rôle de jeune fille innocente.

La construction dramatique utilise avec parcimonie les intertitres. Le jeu des visages suffit à nous faire comprendre que Edmund Lamont a déjà compromis Jeanne pour la pousser au mariage. Lubitsch utilise aussi quelques ombres expressionnistes pour l'assassinat d'Edmund.

la Cinémathèque Française ait projeté une copie française incomplète de ce film. En effet, une scène cruciale où la fille établissait les rapports entre elle, sa mère et son nouvel époux en plaçant des photos était absente de cette copie qui est pourtant décrite avec force détails dans Passions and Deceptions - The Early Films of Ernst Lubitsch de Sabine Hake (Princeton University Press, 1992). La copie montrait également nombres de 'jump-cuts'.

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